« La prospérité et le confort ne sauraient suffire à nous combler. »
Baguette magique • Bois de Tilleul argenté, Coeur de crin de licorne, 28 cm.
Épouvantard • La folie dévorante, lui arrache sa mère et noircit le coeur de sa famille - elle se matérialise sous la forme d'une enfant sans visage, un rire
hystérique au bord des lèvres déchirant l'espace sonore.
Patronus • Rugissant, fort et courageux, le coeur brave, elle fait apparaître, au creux de ses doux souvenirs, un tigre.
Miroir de Risèd • Rien que sa silhouette, le regard perplexe, à attendre les effets du miroir. Mais rien ne se passe.
Amortentia • Effluves de jasmin, de menthe poivrée et de fleur du dragon.
Matière favorite • Défense contre les forces du mal.
Bonbon favori • Chocogrenouilles.
La créature qui l’inspire le plus • Toutes les créatures sont plus ou moins fascinantes, mais Fenry préfère largement la compagnie des animaux domestiques.
Animal de compagnie • Une chouette blanche du nom de Jacqueline.
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ANECDOTIQUE •
— Allergique aux arachides.
— Au fond, elle aimerait devenir Auror, mais n'a pas assez de volonté pour remonter ses résultats.
— N'a d'ailleurs jamais été dans les meilleurs élèves de sa classe, sauf en DCFM.
— Sportive et très compétitive.
— Elle prétend que la lecture l'ennuie.
— En vérité, elle est trop émotive et la plupart des livres la touchent profondément.
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MENTAL • Fière et le cœur brûlant, le regard fiévreux, tous les mots du monde se débattant sur ses lèvres, un langage muet et un univers inconnu qui se meurt chaque fois qu'elle se tait. Son tempérament flamboyant et l'attitude frémissante – tremble. Ses amours fauves noyant ses yeux émeraude, la violence de sa passion au bout des doigts. Insensée, contradictoire, changeante – Fenry aime puis hait, rit puis pleure. Il n'y a jamais de mensonges pour Fenry – il n'y a que la vérité actuelle, celle qui peut changer la seconde d'après et qui ne sera jamais la même. Irréaliste. Bienveillante, rassurante, drôle parfois, et le rire communicatif, l'âme brave et sa voix éclatante.
Irrationnelle, Fenry rêve – toujours. Elle imagine le meilleur et refuse le pire, elle idéalise le futur et rejette le passé. Susceptible, et la contrariété déchirante – naïve égoïste.
Excessive, expressive – Fenry est de celles pleines d'ambition, énergiques et bravant le danger, une confiance aveugle en ses propres capacités. Une fougue émotive, impulsive et optimiste. Nue de tout artifice, véritable tempête – elle n'a d'inhibitions pour rien. Ni gêne, ni peur – mais l'angoisse permanente d'être seule – lésée, abandonnée à ses démons, dans l'obscure déraison de son existence dérisoire.
Il est des cieux qu'elle seule peut admirer, comprendre, sublimer – il est des cieux dans lesquels elle seule peut voyager. Fenry douce se perd, un monde entier autour d'elle, que personne d'autre ne peut voir – un monde entier de pensées meurtrières, chaotiques, un monde entier de murmures insensés et les idées noires dégoulinant – répugnant. Fenry, d'une sensibilité rare, brusquée par un monde qu'elle ne veut plus admettre, se déchire de l'intérieur de contempler la laideur des hommes.
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RUMEURS •
— On raconte qu'elle aurait triché à plusieurs de ses épreuves de BUSE et ASPIC - infondé.
— On raconte qu'elle serait à l'origine de plusieurs rumeurs à l'encontre d'élèves des autres maisons - fondé.
— On raconte qu'elle aurait perdu sa virginité dans les toilettes de l'école - fondé.
— On raconte que sa mère est une mage noire - infondé.
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Ce soir-là, la neige avait enseveli les rues froides de Manchester. La nuit éclairée par les lucioles métalliques et le feu de cheminée qui réchauffait le foyer des Williams, un silence paisible s'était installé dans le paradis aux oreillers. Fourrée dans la tendresse des bras de la reine aux couvertures -sa mère, Fenry douce, bébé, s'était endormie, bercée par les murmures las de sa majesté, l'élégance incarnée et la douceur faite femme, sous le regard noyé d'amour de son père.
Personne n'avait jamais douté de la démence d'Emily Williams – une femme dérangée, décalée, folle, qu'ils l'appelaient. Une femme que la magie noire avait rongé – des rumeurs infondées. Et chacun de leurs voisins avait pitié du pauvre homme qui avait fait l'erreur d'en tomber amoureux – de cette détraquée. Mais pour Fenry douce, enfant, Emily Williams était tout ce qu'il y avait de plus doux, de plus joli, de plus subtil. Elle était d'une beauté discrète, que seuls leurs yeux pouvaient déceler.
Les mots manquaient souvent de sens, les phrases n'avaient que trop peu de constructions. Elle avait le langage de celle qui oublie, de celle qui se perd, de celle qui sourit bêtement parce qu'elle ne sait plus où placer sa virgule. Elle communiquait avec des sons, des mots simples, elle communiquait en fredonnant son amour tendre.
Fenry douce, Fenry douce..
Puis un jour, lorsque Fenry était âgée de onze ans, Emily s'était complètement arrêté de parler. Les pauvres bruits qui se débattaient au bout de ses lèvres s'étaient éteints dans un soupir, un râle triste qui avait fini d'achever les frêles paroles de sa mère. Accrochée à ses mots, tétanisée à l'idée de ne plus jamais entendre ses berceuses, Fenry avait prié, s'était battue, avait cherché la moindre trace de son esprit qui pourrait encore lui souffler ses amours. Et doucement, sa voix s'était élevée dans son esprit, enrouée et douce, sans même qu'elle ait eu besoin de mouvoir ses lèvres.
Mais même ses pensées, même ses souvenirs ne révélaient presque rien – rien de plus qu'elle n'aurait pu lui dire. Tout était si flou et elle ne se rappelait que de peu de choses – au final, Fenry douce, adolescente, ne savait presque rien de sa mère, sauf qu'elle était folle et qu'elle avait peur de le devenir à son tour. Son père n'avait plus dit grand chose non plus, discret, secret – inatteignable et trop occupé à sauver le monde. Fenry s'était sentie terriblement seule, avec pour seule compagnie, les pensées fragiles et chaotiques de sa mère dégénérée.
Poudlard était devenue plus que son école – elle l'avait chérie comme son nouveau foyer, sa maison, son refuge. Même si elle portait tout l'amour du monde à sa mère, sa présence était quelque chose de terriblement toxique pour quiconque espérait rester sain d'esprit. Et à chaque Noël, elle espère que sa chouette revienne avec une lettre de Manchester, qui lui conte le crépitement du feu dans la cheminée et l'odeur du miel et du caramel qui flotte dans le salon. Et à chaque Noël, la déception déchirante, elle se contente du cadeau annuel que lui fait Charline, la secrétaire de son père, comme si « Père » était une signature acceptable.
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